Le conseil de coopération permet de mieux vivre ensemble.
Les élèves : planifient ensemble avec l’enseignant les projets organisent la classe relisent et adaptent éventuellement le règlement apprennent à gérer des conflits
Voici une proposition pour se projeter dans l’année scolaire qui commence en tenant compte de la manière dont chacun de nous a traversé la deuxième moitié de la précédente…. Qu’on le veuille ou non, cette rentrée ne sera pas comme les autres. Les adultes de la communauté éducative auront peut être besoin de mettre des mots sur les mouvements – parfois contradictoires- qui les traversent. Voici une activité qui pourra trouver place à un moment ou un autre des diverses réunions de rentrée.
Regroupement par équipe de 4
Chaque personne reçoit un blason et prend le temps d’écrire ce qu’elle a envie de partager en réponse aux questions posées sur le blason
A l’issue de ce temps personnel,
Par binômes au sein de l’équipe, chacun partage avec son partenaire les réponses qu’il a notées.
[|Une écoute attentive et empathique est nécessaire, puisque ….|]
A l’issue de ce temps, en équipe de 4, chaque participant partage aux autres ce qu’il entendu de son binôme. (Chacun parle à tour de rôle.)
A la fin de ce partage des échanges peuvent suivre. On peut exposer les différents blasons et prendre le temps de les regarder.
Il est possible de proposer un retour réflexif sur l’activité : • Qu’avez-vous ressenti en réalisant votre blason ? en le présentant à d’autres ? en écoutant le retour fait par votre binôme ? en écoutant les autres ? • Qu’est ce que cette activité vous a permis ?
L’établissement Sainte Ursule au rendez-vous de la coopération !
A Sainte Ursule, à Paris, de nombreux enseignants se sont formés à la pédagogie coopérative et l’établissement vit de façon notable à ce rythme.
[|Au lycée :|]
Travail par “groupes d’experts” en géographie au lycée sur la question de la transition énergétique. La pédagogie coopérative fonctionne d’autant mieux que les élèves en ont pris l’habitude.
Travaux de groupes en Terminale en histoire à partir de documents portant sur le rôle des médias en mai 68.
Elèves de 1ère
* Travail coopératif en 1ère spécialité SES : rédiger un article de presse.
Elèves de 1ère
Séance coopérative en espagnol en 2nde.
Elèves de seconde
En formation chrétienne avec les 2nde débat par groupes autour de la question “Si Dieu existe, comment le mal est-il possible ?”, puis travail en groupes d’experts sur un extrait du Concept de Dieu après Auschwitz de Jonas et un autre du Plein silence de Muller-Colard.
En philosophie, travail par groupes à partir de copies d’élèves à lire et améliorer. Le travail individuel de chacun au sein du groupe est suivi d’une mise en commun et d’une réécriture participative du passage lu et corrigé.
[|Au collège :|]
Les élèves de 4ème ont produit des nouvelles fantastiques en groupes.
Travail coopératif en mathématiques en 5ème. Après un temps de réflexion individuelle. La réalisation se fait en commun.
Elèves de 5ème en maths
En français en 6ème on lit, on improvise et on écrit en groupes à partir des Mille et Une nuits d’Antoine Galland.
Séance coopérative en 3ème autour d’une comparaison entre roman et film.
Mais aussi, consultation des classes sur la question « Que peut-on faire pour avoir plus de plaisir à apprendre dans l’établissement ? ». Réflexion conduite par groupes. Merci aux élèves toujours créatifs, pertinents et raisonnables. Demande numéro 1 : encore plus de coopération.
Pourquoi et comment se former à la pédagogie coopérative selon la méthode préconisée par M. Jim Howden ?
M. Jim Howden et Marie-Chantal Daniel
M. Jim Howden cumule une vaste expérience en éducation, domaine où il a occupé les fonctions d’enseignant, de directeur, de conseiller pédagogique, de formateur-consultant en pédagogie coopérative et de professeur. Il a enseigné à l’Université du Nouveau-Brunswick au Canada et travaille actuellement en tant que professeur associé à l’Université McGill à Montréal. Il a dispensé de nombreuses formations en Amérique du Nord et en Europe sur la pédagogie coopérative, la résolution de conflits et la collaboration en équipe. Il est présentement Directeur du département de la formation des maîtres des Premiers Nations et Inuit à l’Université McGill, à Montréal.
[|La pédagogie coopérative, qu’est-ce ?|]
Objectifs
Concrétiser l’approche coopérative dans une classe en respectant la construction du savoir ;
Structurer les interactions dans une classe afin de promouvoir les valeurs de la coopération.
Contenu Les valeurs de cette pédagogie coopérative- : les rendre explicites est le tout premier pas. Le deuxième pas étant « apprendre à coopérer » qui mène au troisième pas « coopérer pour apprendre »
Les principes organisateurs de cette pédagogie sont les interactions en groupe restreints hétérogènes, l’interdépendance, la responsabilisation, les habiletés coopératives, la réflexion critique.
[|Pourquoi la pédagogie coopérative ?|]
Graffiti circulaire
Les apports des neurosciences : nous savons mieux aujourd’hui comment s’opère l’apprentissage dans le cerveau et donc quelles sont les meilleures situations d’apprentissage. 5% retenu après 24 heures suite à un exposé oral et 90% retenu lorsque l’élève construit son apprentissage en petit groupe avec d’autres élèves.
Non seulement les situations d’apprentissage en coopération permettent une meilleure appropriation des savoirs mais de plus, elles développent des savoir-être et des savoir-faire.
Au centre de cette pédagogie, de ce processus, il y a un apprentissage des habiletés relationnelles qui sont à mettre en place en accord avec le projet éducatif. Cette pédagogie permet donc non seulement de mieux entrer dans le processus d’apprentissage mais aussi elle permet de former des élèves et de futurs adultes debout, responsables, capables de prendre leur place dans un groupe et de laisser la place à chacun.
Les valeurs sont à réfléchir en lien avec le projet éducatif. Cette démarche vise donc une éducation intégrale de la personne, avec les autres et pour les autres.
Montée d’une tour ensemble !Changements de posture
Au cours de cette formation, l’objectif est de permettre aux enseignants de s’initier à la pédagogie coopérative, et de leur donner des moyens pour la mettre en place dans leurs classes, à petits pas. Le formateur va leur montrer de façon expérimentale qu’il vise à modifier la posture de leurs élèves et que par-là même ils vont également être amenés à modifier leur propre posture.
Dans cette approche, les changements opérés au niveau des élèves vont être répercutés aux niveaux des enseignants, et ceci dans l’interaction.
A. La pédagogie coopérative ne peut se concevoir en dehors de son appropriation par les enseignants et de sa mise en œuvre au quotidien par élèves et enseignants.
L’objectif visé est de mettre en œuvre la pédagogie coopérative et non pas l’apprentissage coopératif.
La visée est double apprendre à coopérer et coopérer pour apprendre en se basant sur des valeurs qui lui sont propres. Il est proposé de développer un climat de classe favorable, d’entraîner des habiletés coopératives et de structurer les activités entre élèves au sein de la classe de manière à favoriser la coopération entre individus.
En réflexion en équipe
B. Savoir travailler en équipe est aujourd’hui une compétence essentielle or il est souvent constaté que l’Ecole a encore tendance à l’individualisme. Mettre en place la pédagogie coopérative demeure difficile car les adultes ont peu appris à coopérer à l’école. Elle demande à l’enseignant de revoir ses pratiques professionnelles, en concevant différemment les situations d’apprentissage proposées, évaluer autrement et gérer sa classe d’une autre manière. Il lui faut donc opérer des changements personnels de posture.
C. L’expression des valeurs M. Jim Howden, s’appuie de façon fondamentale sur l’expression des valeurs humaines dans le développement de l’élève. Il s’agit de respect, d’engagement, d’entraide, de plaisir, de droit à la différence, de confiance… comme base à cette pédagogie coopérative, ce qui fait fortement appel aux valeurs de l’enseignant. Il ne suffit pas de disposer d’outils et de procédures pour développer des habiletés coopératives. La facilité de mettre en place une pédagogie coopérative est liée à la pertinence des valeurs pour l’enseignant lui-même et de leur choix.
World café
D. Pourquoi favoriser la pédagogie coopérative ? Pour obtenir les bénéfices d’une pédagogie coopérative, il est essentiel que la mise en œuvre soit suivie d’un temps de réflexion critique afin de permettre d’évaluer les processus d’équipe. Il est essentiel pour l’enseignant d’être à même de transformer toute activité, exercice, démarche existante, notamment dans les moyens d’enseignement mis à sa disposition, en activité coopérative. Les structures et méthodes préétablies ne sont en effet pas toujours adaptées.
[|En guise de conclusion|]
La pédagogie coopérative, comme d’autres approches de pédagogie “active,” implique un changement radical du rôle de l’enseignant par rapport à une conception qui viserait à favoriser une transmission des savoirs et une construction individuelle des apprentissages. Elle propose de cadrer de façon optimale les interactions par les structures et les méthodes employées afin que les élèves acquièrent leur autonomie et que l’enseignant puisse être disponible pour observer, réguler les fonctionnements et les apprentissages.
Cet important changement du rôle de l’enseignant, comme tout ce qui est mis en place pour les élèves, fait l’objet d’un entraînement, et demande une formation. Son objectif est bien de permettre à chacun, élèves et enseignants, de cheminer dans le temps et de s’approprier cette façon d’être, d’agir et d’apprendre.
[|Déroulé des formations en pédagogie coopérative|]
Entre chaque étape il est nécessaire que les acteurs aient mis en œuvre au moins des petits pas avec leurs classes.
1-* Etape 1 : 3 jours de base J1, J2, J3 Ces journées peuvent ou non se faire sur une même année scolaire, mais il ne faut pas trop les éloigner d’une année sur l’autre sinon les en perdent le bénéfice.
Après ces 3 jours de base, on peut accéder à deux étapes 2 qui peuvent être complémentaires : 2-* Etape 2 : 3 jours de formations pour les maternelles et CP. Deux jours suivis quelques mois plus tard d’une journée de construction de séances.
3-* Etape 2 : modélisation Par tranche de 3h, avec un groupe de 12 personnes maximum
1ère heure : Jim et les stagiaires : préparation en vue de la séance avec les élèves, c’est un temps sans élèves.
2ème heure : Jim assure la séance avec les élèves en présence des observateurs. Prévoir avant avec quelle classe ou quel niveau de classe. Il est capital que l’enseignant de cette classe : soit partie prenante et s’articule avant la formation avec Jim pour qu’il sache quoi préparer. qu’il/elle pratique la pédagogie coopérative avec ses élèves que les élèves soient prévenus et préparés à la venue de Jim
3ème heure : débriefing entre Jim et les stagiaires sans élèves.
4-* Etape 3 : 3 jours consécutifs de niveau 2 ou niveau avancé.
En temps habituel la modélisation se déroule par tranche de 3h, avec un groupe de 12 personnes maximum.
En CP
1ère heure : Jim et les stagiaires : préparation en vue de la séance avec les élèves. C’est un temps sans élèves.
En Grande Section
2ème heure : Jim assure la séance avec les élèves en présence des 12 observateurs. . L’enseignant(e) de cette classe doit être partie prenante et s’articuler avant la formation avec Jim. doit déjà pratiquer la pédagogie coopérative avec ses élèves prévient les élèves et les prépare à la venue de Jim
3ème heure : débriefing entre Jim et les stagiaires sans élèves.
En ce 29 mars 2019, ce fut un peu autrement avec l’équipe enseignante de l’Ecole primaire Ste Bernadette. Par cycle, les enseignants avaient préparé une séance en GS, CP et CM1. Jim Howden était observateur ! Ce fut un temps très riche pour l’équipe, un moyen d’avoir un retour sur leurs pratiques de la pédagogie coopérative.
Une équipe déjà bien avancée dans cette formation ! Bravo à chacun de s’être aventuré jusque là !
L’éditorial du dernier écho du cours “Sainte Ursule” par M. Baptiste Jacomino, chef d’établissement du second degré, Coordonnateur de l’ensemble scolaire.
“Pourquoi avons-nous choisi, aux côtés de l’ensemble des établissements du réseau méricien de notre pays, de développer durablement des pratiques pédagogiques coopératives, c’est-à-dire, en bref, de faire davantage travailler les élèves ensemble, par groupes ?
Un détour par une courte citation de Simone Weil nous semble pouvoir éclairer ce choix : « L’homme se mange lui-même, écrit-elle ; il mange son travail. L’homme donne son sang, sa chair à l’homme sous forme de travail. L’homme se donne à l’homme en tant que travail. » Simone Weil propose en somme un travail eucharistique par lequel chacun d’entre nous se donne aux autres, non seulement en produisant des biens et des services qui pourront profiter à d’autres, mais aussi en contribuant à des formes d’organisation et de conception du travail propres à favoriser le bien commun, plutôt que l’exploitation dominatrice de l’homme par l’homme ou la simple satisfaction d’aspirations à la rentabilité ou au succès individuel. Un tel travail eucharistique répondrait aux exigences fixées par les deux mots d’ordre mériciens que sont Insieme et Serviam : il serait mis au service du bien commun et de l’alliance entre les hommes.
Or, à l’école, généralement, on ne travaille pas dans cette perspective, ou du moins pas directement. Bien souvent, on travaille pour avoir de bonnes notes, pour réussir, pour satisfaire les attentes de sa famille et de l’école, parfois même, grâce à certaines pédagogies ludiques ou attrayantes, on travaille par plaisir. Nous ne prétendons pas du tout faire table rase de cet héritage, qui offre des ressources précieuses, mais nous voulons que le travail scolaire, en prenant une forme plus souvent coopérative, permette aussi d’apprendre à travailler avec les autres, pour les autres, grâce aux autres, dans une logique eucharistique, conforme au projet de Dieu pour l’humanité et à la lecture spécifique qu’en a fait la tradition éducative et spirituelle méricienne.
Nous avons déjà parcouru des étapes essentielles dans cette direction. Tout le personnel éducatif de l’ensemble scolaire a été formé à la pédagogie coopérative. De nombreux enseignants ont commencé depuis trois ans à développer le travail de groupe dans les classes. Les élèves, particulièrement en Première, sont engagés dans des services qu’ils rendent à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école et qui contribuent à cet apprentissage de la coopération. De même, en catéchèse, en formation chrétienne, lors des conseils d’établissement ou de différents temps de rencontre et de travail, on fait de plus en plus souvent appel à une organisation coopérative, si bien que nous pensons pouvoir parvenir, à partir de l’année scolaire 2018-2019, à ce qu’un quart du temps de travail des élèves dans nos murs se fasse par groupes. Mais bien sûr, cela n’a de valeur et de sens que si nous parvenons ensemble à manifester et à rappeler la visée eucharistique, méricienne et humanisante dans laquelle cette dynamique s’inscrit, et nous n’y parviendrons que si chacun y contribue, là encore de façon coopérative.”